intelligence et haschich

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Intelligence : l'enquête qui dérange

Une étude très sérieuse menée au Canada a établi un lien entre une consommation modérée de cannabis et l'amélioration des résultats obtenus aux tests de QI.

Au moment même où une étude de l'Inserm nous apprend que la France est le pays où la consommation de cannabis est la plus importante chez les jeunes, une autre enquête, canadienne celle-là, risque de produire un effet au moins aussi sensationnel. Un usage contrôlé et modéré du cannabis aurait pour vertu d'améliorer les capacités cognitives de l'être humain. Ce pavé dans la mare du politiquement correct a été lancé par des chercheurs en biologie de l'université de Carleton à Ottawa.

Le Canadian Medical Association Journal, que l'on ne peut pas suspecter d'être un fanzine à la gloire du pétard, n'a pas hésité à publier l'étude menée par les médecins. Ces derniers se sont penchés sur un groupe d'un millier d'individus âgés entre 18 et 35 ans, qu'ils ont réparti selon quatre catégories : les gros consommateurs (plus de quatre grammes par semaine), ceux qui consomment de façon modérée (moins de quatre grammes par semaine), ceux qui ont arrêté depuis au moins trois mois, et ceux qui n'ont jamais touché un joint. Les volontaires ont ensuite passé plusieurs tests de QI sur une période d'un an.

Pas d'effets négatifs à long terme sur le cerveau

Si l'étude a permis de constater une baisse significative des résultats obtenus par les gros consommateurs, soit en moyenne 4,1 points sur douze mois, elle a surtout montré que les consommateurs modérés amélioraient leur score au test de QI de 5,8 points sur la même période ! Ceux qui ont arrêté de fumer et ceux qui n'ont jamais commencé ont vu leurs résultats augmenter respectivement de 3,5 points et de 2,6 points. >p>L'étude de l'université de Carleton tendrait à prouver qu'une utilisation raisonnable du haschich ou de l'herbe ne nuit pas à l'organisme. Cela ne veut pas dire que fumer des joints rend intelligent ! En revanche, une absorption légère de THC, le principe actif du cannabis, ne détruirait pas les neurones comme certains le laissent entendre. Dans leur langage de médecin, les chercheurs canadiens ont conclu que "la marijuana n'exerce pas d'effets négatifs à long terme sur le cerveau et certaines de ses facultés comme la mémoire ou la concentration."

Parce qu'il demeure un produit interdit, le cannabis suscite souvent des débats passionnels entre "pro" et "anti". La confrontation des arguments des uns et des autres rend souvent toute discussion stérile. Les travaux menés à Ottawa ont comme principal intérêt de démontrer que si l'on parle du cannabis sur un plan strictement scientifique et médical, on obtient des résultats différents de ce que la morale, la politique et plus largement la vie en société tendraient à nous faire croire.

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